jeudi 13 janvier 2011

"Le souvenir est à peine un nénuphar montrant, parmi les eaux, son visage de noyé."


Jorge Carrera Andrade, Extrait de Biographie à l'usage des oiseaux.




Je crois que le problème est venu du fait que je ne réfléchissais en rien à ce qu'elle pouvait ressentir, dans ma tête tout était clair, mon choix fait il ne restait aucune raison de rebrousser chemin, ou même de me formaliser plus que de raison...Avec le recul je sais que j'aurais du m'y prendre autrement, mais comment se comporter de manière adéquate après tant de mensonges, de traitrise, de disputes, voire même de violence?
En y repensant, je suppose que je ne pouvait en aucun cas prévoir une telle chose.


C'est vrai que j'ai agis de manière totalement égoïste, la pauvre Marion laissée sur le carreau aurait certainement mérité plus d'égard, mais comment dire à une fille que l'on en aime une autre, sans forcément devenir le diable en personne?
Alors j'ai préféré être le salaud, le fourbe, l'enfoiré ou n'importe quel autre adjectif tout aussi peu gratifiant, qu'incarne le type qui ne sait pas ce qu'il veut, et qui préfère sauter la crémière avant de lui voler son pot de beurre.
Je ne peux pas dire que ça a été facile à vivre pour moi non plus, j'y ai laissé pas mal de plumes, deux amitiés de longue date, et ma fierté de mâle à deux sous.
Malgré tout, si c'était à refaire, je recommencerai, seulement pour ce moment ou j'ai joué le tout pour le tout, un bouquet de fleurs à la main devant la porte de Julia, avec tout l'espoir du mec qui se rend compte qu'il pourrait perdre celle qu'il aime; tout ça parce que son membre le démange trop régulièrement.
Mes parents viennent me rendre visite aujourd'hui, et ce sera l'occasion pour enfin leur présenter Julia et signifier à cette dernière l'importance de notre histoire à mes yeux. Notre histoire sera officielle pour tout le monde, y compris ma famille. Je suppose que c'est ça aussi devenir un adulte.
C'est Julia qui est allée les chercher à l'aéroport, étant donné que je fini trop tard pour y être à l'heure de leur arrivée. C'est un peu étrange qu'ils ne soient pas encore là, ils auraient du arriver une bonne demie heure avant moi.

Sonnerie.
⁃ Allo! Clément, je ne trouve pas tes parents. J'ai attendu aux bagages et à la sortie de l'aéroport mais je n'ai vu personne! Tu crois qu'ils ont pris un taxi? Qu'est-ce que je fais, j'attends encore un peu ou je rentre?
⁃ C'est bizarre, je leur avait dit que tu viendrais. S'ils ne sont pas là c'est qu'ils ont du prendre un taxi, tu n'as qu'a venir chez moi, ils arriveront surement entre-temps.
⁃ En attendant, je vais appeler ma soeur, juste pour savoir où ils en sont.

⁃ Allo! Vous êtes bien arrivés? Ça va bien?
⁃ Oui tout va bien, mais le vol était long! On va pas tarder à arriver là!
⁃ Vous êtes dans le Taxi? J'avais demandé à Julia de venir vous chercher...C'est con.
⁃ Ben Marion est venue nous chercher, ça me faisait plaisir de la voir et Papa et Maman n'ont rien dit! De toute façon on arrive bientôt ! À toute!

Fin de la conversation.
Il ne me reste plus qu'à attendre de toute façon...

Sonnerie de l'interphone, bruits dans l'escalier, seconde sonnerie. Ma famille fit son entrée, talonnée de près par...Marion.

⁃ Bonjour! (bises)
⁃ Bonjour mon Loulou! Mais c'est très mignon chez toi! On voit que tu as une fille dans ta vie. Tout est rangé!
⁃ Bonjour Marion...
Mes parents avaient beau me presser de questions sur ma vie, je ne parvenait pas à détourner les yeux de Marion, mais qu'était elle venu faire ici?

Mon père lui, ne se laissa pas démonter, et plongea la pièce dans le silence par un beau :
« Alors les amoureux, comment se passe votre vie? »
⁃ Et bien pour être honnête Papa, Marion et moi sommes séparés depuis quelques mois.
⁃ Comment? Mais je croyais que...
⁃ Mais je ne le laissai pas finir
⁃ À ce propos Marion, je voudrais savoir pourquoi tu es ici.
Marion eu à peine le temps d'ouvrir la bouche, que l'interphone sonna à nouveau. Quelques secondes plus tard, Julia se trouvait elle aussi dans le salon, ne semblant pas comprendre plus que moi.
⁃ Sourire gênés, bonjour timide.
⁃ « Papa, Maman, je...Je voulais vous présenter Julia, ma petite amie »
⁃ Silence de mort. Je pose les yeux sur ma soeur qui est rouge comme une pivoine. La voix de Marion vint vite me sortir de ma torpeur.
⁃ « J'ai quelque-chose d'important à vous dire. Ou plutôt c'est Lisa est moi qui avons quelque-chose d'important à vous annoncer : Nous sommes amoureuses l'une de l'autre. »
⁃ Ma mère encaisser sans broncher, mon père ne peut cacher sa surprise, mais fini par déclarer que « ce sont des choses qui arrivent » et il demande à Marion de l'excuser, qu'il est un peu surpris mais prêt à écouter ce qu'elle veut nous dire.
⁃ Avec des tremolos dans la voix, Marion repris sont discours :
⁃ « Je ne m'étais jamais posé de questions, je me suis toujours dit que si l'amour devait venir jusqu'à moi un jour, je le saurai. J'ai eu quelques histoires, qui se sont soldées par des échecs parce que je ne m'investissait pas, ne prenait rien au sérieux... Et un jour j'ai rencontré Lisa. J'ai mis du temps à le comprendre, mais je sais que c'est avec Elle que j'ai envie d'être, et pas une autre. Lisa fais de moi une personne meilleure, complète, épanouie. C'est une histoire sérieuse entre nous. Je ne m'engage pas facilement, si je suis venue aujourd'hui, c'est parce que je suis certaine de mes sentiments. »
⁃ Ma soeur tenait à présent la main de Marion,souriante, les yeux humides... Elle semblait au comble de la joie. À vrai dire tout le monde souriait : Mes parents heureux, de savoir ma soeur heureuse, même s'ils regrettaient déjà les petits enfants; Julia soulagée, ayant certainement imaginé que Marion était enceinte de
⁃ moi, ou tout autre scénario digne d'un mauvais épisode des « Feux de l'amour ».


Assis sur ma chaise, j'avais seulement gagné le droit de sourire et de fermer ma gueule. Mon ex-copine venait de déclamer mot pour mot la déclaration d'amour que je lui avait faite le soir ou nous notre relation a débuté. Je ne pu réprimer un frisson au moment ou mon regard croisa celui de Marion, qui me fit un clin d'oeil avant d'enlacer ma soeur.
L'heure de la vengeance avait sonné, et j'allais payer ce qui était du à Marion.



3 commentaires:

  1. Thanks Elo ;)
    Nice picture by the way.
    xx

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  2. Et bien merci beaucoup, camarade, pour cet avis/soutien, c'est chouette ! :) :) :) Le seul problème finalement de la blogosphère, c'est qu' autant les blogueurs/blogueuses que les lecteurs prennent tout tellement au sérieux, c'est dur de se dire qu'il y a des débats sur la question, est-ce que ça en vaut vraiment la peine ? L'important, c'est que tout le monde s'éclate tant qu'il est encore temps et basta hahaha.

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  3. Alors, perso, je ne shoppe que dans les friperies de la rue de l'Université :)

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