dimanche 24 octobre 2010

.La Station d’un Regard.




En entrant dans la rame, elle brisa tous les codes. Que ce soit ceux du silence ou relevant de la bien séance. De la morale ou d’une simple civilité. Tout le monde eu le souffle court. Elle ne présenta rien de bien particulier au premier coup d’oeil, mais chacun vu en elle un gouffre dans lequel se plonger. Si les femmes eurent vite fait de relever en détail chacun de ses vêtements, la manière dont tombaient ses cheveux où le regard feutré de ses grosses lunettes, les hommes quant à eux s’attardèrent plus longtemps sur ses longues et magnifiques jambes dévoilées, son cul rebondit sur lequel on pourrait faire tenir une pinte et ses lèvres rappelant l’été.

Après avoir tenu la distance entre les deux première stations, combattant à la force des mollets les soubresauts du train, faisant voler ses fesses dans toutes les directions pendant que la direction changeait, laissant danser ses seins non retenus dans son petit T-shirt en lin, les cheveux cassant sous des petits bonds de la tête presque obscènes. Le métro fut une bien belle invention. Notant aussi que l’été, les chaleurs s’envolant, le métro est bien le seul endroit au monde où tout le monde à une tête d’échangiste sans même avoir besoin d’enlever ses fringues pour le montrer. Coulant, haletant, rouge écarlate, les habits tombant. Une grande réunion de partouzeurs timides lors de laquelle personne n’ose faire le premier pas.

Il compris rapidement que ce jour était une bénédiction. Mal réveillé, il lui fallait rentrer chez lui. Après n’avoir plus quitté des yeux le corps enchanté de cette créature, il eu le plaisir de la voir hésiter puis s’asseoir sur le siège en face de lui, brisant un grand vide supplémentaire. Quel plaisir. Il avait dorénavant une version stéréo du balancement agité de sa poitrine. Mais ce que peu avaient vu, fut le détail du 21° siècle. Ce sentiment de liberté qu’elle évacuait. Ce sentiment d’invisibilité face à toutes ces femmes, belles comme moches, qui la dévisageaient depuis son entrée et l’instauration du silence qu’elle avait imposé, comme si ces dernières avaient compris dès le début de quoi il en retourné. Ce sentiment de légèreté que vous procure l’absence de sous-vêtement. L’été faisait bien les choses, épanouissant les fleurs, déshabillant les filles.

Un brusque sursaut, une très légère coupure de courant, comme il en arrive toutes les 27 secondes dans ces longs tunnels noirs, et dieu lui apparu. Comme un signe, avec le halo de lumière qu’on s’imagine lors d’une rencontre avec un Prophète. Les lèvres se dessinèrent doucement, la forme prit peu à peu place dans chaque recoin de ses pupilles. Il était là, face à l’un des plus belles chattes qu’il est eu l’occasion de rencontrer. Qui était-elle ? Comment pouvait-elle être si parfaite et en plus jouer avec ce pouvoir magique qui effraye beaucoup de personne. Il ne pouvait plus relever la tête. Elle le vit, et ne fit rien. Il était hypnotisé. Ces animaux que l’ont ne peut chasser, ces amours que l’on ne peut étreindre, nous simple mortel. Il était en contact maintenant. Relevant d’une si grosse érection cachée que lorsque la voix stridente lui annonça sa station, il fut perdu au point de ne pouvoir bouger, revenir à la réalité, descendre de la rame et repartir sur son propre chemin. Non, il était « dedans », coulant le long de la fente, se blottissant dans les moindres recoins permis par ces voluptés de peau. Le reste de ce corps plus parfait qu’un rêve n’avait plus de valeur, il avait le joyaux, le noyaux, la pèche et le bol de fruit.

Quel moment magique que de pouvoir voler l’intimité d’une créature de l’Olympe. En revanche, rappelons nous qu’aucun mortel n’ai autorisé à visiter ce lieu incroyable, rien n’est gratuit dans ce monde, il faut croire. Et tout ce que cette simple âme doit désormais ressasser, est que c’est sacrement dommage que le destin lui ait prévu de descendre à cette ultime arrêt, le protégeant d’une mort apocalyptique sans en profiter. Quel dommage qu’il se soit perdu dans l’ivresse de la chair. Quel dommage d’avoir louper 1 arrêt pour le plus beau des prétextes. Quel dommage que ce fut un 7 Juillet 2005 à 8H49 dans le métro londonien.

Toute la rame du métro explosa quelques secondes après. Il n’eut même pas le temps de comprendre, si ce n’est pas un mouvement brusque de la tête accompagnant un « attendez » échappé lorsque ses yeux se posèrent sur l’ultime rayon de lumière de sa vie. Sa dernière image fut une chatte. La plus belle des chattes. Celle qu’on nous offre mais que l’on ne peut toucher. Celle que nous n’aurions jamais eu sinon avec les yeux. Celle que nous n’oserions fouler de peur, comme avec les ailes d’un papillon, de l’empêcher de s’envoler butiner ailleurs. De toutes les façon possibles de vivre une mort impersonnelle, celle ci doit être, de toute, la plus agréable. Mourir sur un rêve encore chaud.

.Les larmes ne s’arrêtent pas sur du latex.




Sania. Londres

Alors que le jour se lève, il est facile de voir ses yeux se fermer. 8H, le matin, la rue dort encore. Les clochards ivres, sont sur les marches, ronflants leur amertume, personne pour dénoncer cela. Elle, marche silencieusement, rentrant se coucher chez elle, la tête basse et le pas pressé.

Sania a 20 ans. L’âge d’or, celui qu’on rêve de garder toute notre vie. Celui où on est encore beau, encore insouciant, encore heureux de pouvoir ne pas dormir. Enfin tout à fait conscient de nos choix et de nos décisions, persuadé d’un avenir sous total contrôle –alors que curieusement, le double plus tard, on ferait n’importe quoi pour revenir de peu en arrière. Elle vit à Londres depuis 2 ans, ayant fuit son chez elle natal faute de ne pouvoir assumer ses souvenirs d’enfance bafoués par de stupides erreurs d’adolescente. Quittant son coin perdu un drapeau à la main, découvrant la ville, l’esprit de culture, la diversité et les gens. Il ne lui fallut que trop peu de temps pour s’y préparer, encore moins pour s’y afférer. Tombant dans le bain comme dans un gangbang improvisé au détour d’une ruelle, sans que personne n’évoque de consentement.

Aujourd’hui, sur les 8 millions d’habitants qu’habrite la ville, beaucoup la connaissent. Certains malins la considèrent et autant d’autre aigris la haïssent. Tout vient de leur faculté à savoir faire la part des choses. Sania n’est pas une petite fille sage, du moins, pas comme le prétendait son père, selon le modèle qu’il aimait lui infliger. Partir aussi loin était pour elle un moyen de vivre sa vie, se porter sur ses propres jambes, faisant ses propres choix. Prouvant ainsi qu’une grande raison l’animait. Et quand Sania prend ses propres choix, cela consiste à écarter les jambes autour du cou d’un inconnu. Un simple sourire lui suffit, se complaisant dans l’étreinte. Dans un sport où l’esprit compte pour peu, où l’inactivité n’existe pas. S’il y aura peu de gens pour lesquels on peut ressentir un véritable amour, en revanche, nous pourrions tous nous enculer, ne recherchant plus qu’une hanche relativement populaire.

Le sexe lui permet de survivre. Tel une soupe populaire un soir d’hiver glacé. Telle une grande bouteille d’eau trouvé fraichement sur la table rentrant d’une promenade de plusieurs heures sous un soleil meurtrié. Une cigarette sortant du travail, une bière rentrant de cours. Son crack, son Nurofène. Un simple doigt levé devant le double menton de son paternel reprochant la couleur apparente de sa culotte. Elle est jeune, libre et Femme. BB. Brigitte. Julia Roberts. Simplement et longtemps après.

Son plus grand plaisir à se faire du bien était du genre exponentiel. Généreuse comme elle l’était, accro au bonheur, elle ne rechigner pas à redonner le sourire aux garçons, à prendre pour toute celles qui avaient dit non. Elle en voulait et, d’expérience, savait que personne ne la refuserait jamais. Elle choisissait ce qu’elle faisait, avec qui et comment. Elle n’avait aucune contrainte et aimé une large variété de pratique. Elle était une bible avec des réponses. Pendant au moins le temps d’une nuit.

Ses 20 ans lui offre l’aura de la fraiche pousse, donnant envie à quiconque de l’effleurer et de pouvoir donner l’illusion à chacun d’être celui l’ayant cueilli, révélant au grand jour sn insatiable libido. N’y allant pas de main morte, elle se mit rapidement à ressembler non plus à une jeune pelouse en devenir, mais bien à un terrain vague emprunt de mauvaises herbes, de buissons et quelques fossés. Un véritable chantier abandonné dont les ouvriers occupent encore les lieux, avec une cadence de travail qui ne connaît aucune crise, où les grèves sont, exclusivement, à ignorer.

Sania s’est toujours foutue de ce que l’on pouvait bien penser d’elle. Maintenant qu’elle dû devenir une femme mure et sûr, ces choix ne regardent qu’elle et votre probable désaccord sur ses mœurs ne la chagrine pas plus. Coucher avec tout le monde, tout le temps, n’importe comment n’est, dans son esprit, pas plus un divertissement qu’un affront à ses ancêtres qui auraient vite fait de la rayer du testament si seulement 1/10° de ses pratiques leur revenaient aux oreilles. Elle, avait décidé de vivre avec. Cela faisait parti de ses choix. Fraichement débarquée dans la grande ville, il lui fallut un certain ton, une certaine philosophie pour se retrouver, elle, perdue au milieu de tant de détails. Elle voulu tourner la page, elle voulut enterrer quelques démons. Comme pouvait le symboliser son short si court et son Tshirt blanc aux lettres dessinant un « Never Look Back » imposant. Elle regarderait devant, le message était passé, vous pouvez faire ce que vous voulez derrière.

C’est d’ailleurs ce qu’elle fait en ce tôt matin où, après un nuit de luxure mêlée à des corps sans nom, il lui faut rentrer. Elle rêve d’une longue douche, d’habits propres et de draps blancs. Mais surtout elle a peur. Cependant, rentrer chez elle correspond à la partie fastidieuse du processus. Reine d’une nuit, égérie d’une bande de queutard bandant mou encore endormi lors de son départ, elle s’en va rejoindre ses 4 murs et son silence de plomb. Cela la pèse. Cela fut probablement une des raisons à son appétit infini de chaire, dès le début. Ne pas avoir à revenir combattre ses démons, ses vides et ses pleurs. Rêvant de le voir souffrir, de le voir jaloux, de le voir hésiter quant à sa nouvelle pétasse. Elle voudrait qu’il repose les yeux sur elle, se dise « Je me suis trompé. Courageuse elle est parti, elle m’a oublié, elle se fait plaisir ». Voilà ce qu’elle faisait. Elle lui écrivait toutes les semaines une lettre avec ses sueurs vaginales. N’osant jamais poster la lettre, reprenant pourtant son courage à deux mains dès le nouveau soir venu. Elle devait lui faire mal, et pour ça, elle donnerait tout ce qu’elle avait. A savoir un cul, deux jambes, dix doigts et 32 dents.

Ce qu’elle ne voulait pas voir, ne plus regarder, remontait à un peu plus de deux ans. Alors en couple avec celui qu’elle voyait déjà comme le père de ses enfants, elle fut dévastée par le drame. Une tromperie, des mensonges, plus de respect, plus d’amour, plus de l’autre. Parti. Tout. D’un coup. Comme une lettre n’arrivant jamais, sans aucune trace de son contenu à jamais ignoré. Perdue. Voici pourquoi elle était partie. Plus rien n’allait, et rien ne serait mieux demain. Il lui fallait se créer une nouvelle journée constamment, du décor à la pensée, du fond à la forme, de l’odeur au gout. Il lui fallait se changer les idées, voir d’autres choses. Elle avait alors sauté dans un avion, laissant jusqu’à sa valise sur le bitume de l’aéroport. Partie fraichement.

La luxure n’était pas son vice. Encore moins son défaut. Il était celui des mauvais pensant qui rentrent seuls quand elle se faisait démonter par de trop nombreux participants. Ceux qui la jugeaient finissaient très souvent sur Youporn, pensant à elle. Tout le monde pensait à elle. L’image de son sexe en tête, ayant oublié la forme de son visage. On se souvenait ainsi facilement d’elle. La coquine, la cochone. Celle qui n’a pas peur. Celle qui donne et ne se préoccupe pas de recevoir. L’Etat providence, le RMI, les cavités de Sania.

Elle voulait être celle là. Qu’on regarde passer depuis la terrasse d’un café, déclarant fièrement, « tu vois celle ci… une bombe… une chienne… je donnerai n’importe quoi pour revivre une nuit avec elle ». Or, ce que Sania ne savait pas, c’est que des filles de joie, qui se jouent du système proposant leurs services gratuitement en échange de 15 minutes de considérations, il y en a beaucoup. Les putes n’existent plus et sont remplacées par de nouvelles créatures, n’ayant peur de rien, écoutant leurs désirs, assouvissant leur passion. Elle n’était qu’un poisson dans une marre de foutre. Buvant la tasse à chaque échappée. Remplie de sperme à force d’en déguster.

Ce genre de matin était devenu une routine pour elle, fuyant la scène du crime, rentrant dans sa tour d’ivoire, pleurant dans ses céréales, séchant ses yeux dans un coin de son Tshirt « Never-Look-Back », qui chaque jour perdait un peu de son éclat. Se voulant aussi libre qu’aveugle, elle dansait le soir sur du minimal, pleuré le matin sur les mots de Macy Gray. Elle vivait à l’envers, se couchant aux heures de bureau, sur le bureau les heures de sommeil. Persuadée que se tenir sur ses propres jambes était une tache facile, elle se surpris un matin à passer plus de temps portée par la graisse des rebonds de son cul, sur on ne sait quel meuble, que sur le plat de ses pieds. Personne pour regarder, si ce n’est son reflet dans le miroir constatant les traces suspectes dans ses cheveux. Venant se soutenir par elle même, elle ne se rendit jamais compte que les seules fois où ses jambes la tenaient, était quand elle était à genoux. Le reste du temps, généralement, on avait la décence de la porter. Elle vivait dans le passé au point de ne pas voir ce qui se passait. Avec l’ignorance et la peur comme seuls compagnons.

C’est en ces moment, rentrant, qu’elle y pensait. Ce rappelant son premier amour, celui qui l’avait rendu heureuse. Cette époque où elle se levait le matin en se disant inlassablement que la journée serait belle. Elle n’avait pas de question à se poser car elle l’avait lui. Rien d’autre. Elle se foutait du reste. Jusqu’à ce qu’il parte la queue entre d’autres jambes, la laissant, elle et sa vie nue sur la paille encore chaude. Il n’avait pas fini son travail et elle en avait pâti. Elle n’était plus qu’une contrefaçon, un bien non fini, un produit brute dans le corps d’une toute petite bête. Invendable. Alors elle se donnait au rabais, assurée de maitriser sa vie, persuadée de valoir ce qu’elle voulait. Certaine de porter son propre fief entre deux mains libre pour toute révolution.

Assurée d’assumer ses choix ne découlant pourtant que de réflexions précoces.

.There's no Way else than Sisco.




Il sortait de son bureau sans savoir quelle direction prendre. Il avait arrêté de boire il y a bien 6 mois mais il en arrivait à se demander s’il devait partir chez lui directement ou passer vite fait par le bar pour se trouver un peu de courage, ce dernier lui semblant totalement absent.

Il finissait tous les jours de la semaine à 19H et le fait qu’il soit autorisé à partir de si bonne heure lui permettrait de ne même pas poser le doute dans l’esprit de sa femme. Le problème étant que s’il sortait si tôt ce jour là, c’était à cause du rachat de sa boite par une autre. Le fameuse histoire du « rachat qui ne permet plus votre emploi » dont on entend souvent parler mais dont on en se doute jamais de sa venue. Mais les faits étaient là. Il n’avait plus de boulot et rentrer chez lui pour voir sa femme et ses deux filles en ouvrant la porte il savait qu’il se bloquerait et il ne pourrait rien dire. Il savait aussi qu’à 46 ans, le chômage était un gouffre. On n’en ressortait qu’amoindrît, à défaut de ne pas en mourir. Il avait peur de la réaction de sa femme. Il imaginait déjà cette dernière l’emmerder à chaque fois qu’il passerait le pas de la porte annonçant qu’aujourd’hui non plus il n’avait pas trouvé de travail. Au bout d’un temps, ça deviendrait sa faute. L’amour finirait par s’épuiser. La baiser serait un devoir plus qu’un plaisir. Il passerait pour un branleur aux yeux de sa famille et il finirait par en devenir un.

Son regard perdu dans ses pensées noires, il ramassa son attaché-case, mis son manteau dans le creux de son bras et pris la direction du bar. S’il devait vivre une vie de merde à partir de demain, celui ci se terminerait dans un gout de scotch qu’il avait presque oublié.

Depuis qu’il avait arrêté de boire, il avait évité de fréquenter les bars. C’est sa femme qui avait pris cette décision. Pour lui l’alcool n’avait jamais été un problème. Il ne buvait jamais devant ses filles. C’était un principe pour lui. Il attendait la fin du repas et partait rejoindre un copain ou un collègue aux alentours de 22H. Il revenait généralement torché chez lui et sa femme lui gueulait dessus s’il se trouvé même plus capable de bander. « Aux nom de tes filles tu dois le faire », avait elle dit d’un ton solennel qui ne lui avait pas laissé beaucoup de choix. Mais il se souvenait toujours d’un bar. Son préféré. Le Tony Rocky Ball. Il était devenu un ami du gérant qui lui payé souvent des coups. L’ambiance y était sombre mais ardente. Le bar avait en son bout une télévision qui retransmettait des matchs de base-ball et des bouteilles masquaient une vitre dans laquelle parfois des petits vieux qui avaient trop bu se perdaient, regrettant probablement les choix de leur passé. Des recoins feutrés étaient composés de banquettes et de tables où on pouvait facilement trinquer avec sa maitresse sans crainte de se faire reconnaître. Ce bar était parfait. Plus il avancé sur le trottoir, et plus il se souvenait. Les scotchs, les finales de super ligues, les coups d’un soir, les cuites. Bien plus rapidement qu’il n’y paru, il arriva devant la porte et se senti presque excité à l’idée de pousser la lourde porte rouge de l’entrée.

Cette lourde porte eue l’effet d’une machine à rattraper la poussière. Il était 5 ans en arrière, la calvitie effacée, le bide plat. Il était heureux. Il ne pensait plus au chômage. Le barman ne dit rien. Le regarda et se tue. Perdu entre un « heureux de te revoir enfin » et « tu y arriveras la prochaine fois », ne sachant pas vraiment à quelle situation il avait à faire. Il servit un scotch.

Le fil ne fut pas dur à rompre. En 7 minutes et trois scotchs, il raconta tout au barman. Celui ci, comme à son habitude, écouta. Voyant la situation se dessiner, il pointa furtivement le fond du bar. Il assista alors à la vision de deux magnifiques jambes perdues dans l’ombre de la luxure que transpiraient les recoins de cet antre. Elle était blonde, sentant le sexe, se dirigeait vers SF. Le bar ornait maintenant les cadavres d’une dizaine de verres. Les rires éclataient et les lèvres dégoulinaient.

Une fois l’heure où même les ivrognent commencent à rentrer chez eux attend, elle voulu partir. Proposant un dernier verre chez elle. Après avoir faillit s’étouffer, pensant que son charme de quadragénaire sans emploi ne lui permettait même plus d’imaginer de tels scénarios. Il lui proposa une cigarette, un bol d’air et un au revoir. Elle accepta.

Ils firent les derniers à sortir. La rue était déserte. Froide. Sans fin ni à gauche, ni à droite. Perdue. Seule une magnifique voiture rouge type Great White Shark surplombé le pavé devant le bar. Elle parcouru 3 mètre pour arriver jusqu’à la portière et ce moment lui sembla tout aussi infini que l’univers. Le regard trouble, pleurant dû au froid, il se retourna sans rien dire et parti. Il était quelqu’un de bien. Il rentrait chez lui, plus par peur de trop réfléchir que par choix.

La soirée fut agréable, il avait ce qu’il était venu chercher, du courage. Cela le réconforta dans l’idée d’avoir passer la nuit à boire, ce qui n’était pourtant pas vraiment envisageable.

Il ne fallut pas plus de 2 minutes après avoir enfoncé la clé pour que la scène commence. Il n’eu même pas le temps de préparer son discours que déjà quelque chose n’allez pas.

Où étais tu ? Tu as vu l’heure ? Tu te fou de ma gueule ? Et ainsi de suite. Il ne dit rien, enleva son manteau, posa ses affaires et s’installa dans un fauteuil, main sur les yeux. Elle, continuait, sans relâchement. Une véritable machine de guerre.

Soudainement il dit quelque chose. Elle en fut coupé en pleine phrase et se tue. Il lui expliqua tout, tout ce qu’il pu lui dire, il le lui dit. Dans la plus grande sincérité, dans le plus grand respect de l’Homme saoul. En revanche, ce n’était pas parce que son haleine aurait pu tremper une serpillère qu’il ne pesait pas ses mots. Il trouverait du travail, forcement, car il en avait la rage. Il ne dormirait plus. « Je suis le capitaine du navire et je ne le laissera pas couler ».

Sa femme incrédule par ce discours continuait de le regarder sans aucune expression. Il avait parfois l’impression qu’elle était en train d’examiner l’état de la tapisserie derrière lui tellement elle louchait.

Une fois le calme plat du discours achevé venu, elle se leva, lui annonça qu’elle était enceinte. De 4 mois et que par sa faute ils allaient crever. Elle en a marre. Elle partira chez sa mère, à la campagne et il viendrait aussi puisqu’il était le capitaine.

Restant assis au fond du fauteuil, les mains croisées sur ses genoux, il releva un instant le regard et le posa sur sa femme.

« MAIS C’EST QUOI CE SOURIRE BON DIEU ? Tu comprends ce qui se passe ? »

Son esprit n’était plus là. Le regard vide, l’alcool dans les circuits, un grand sourire au milieu du visage. Il était reparti là où il venait de se laisser. Une grande voiture décapotable, sur une route aussi droite qu’infini, écoutant des vieux standards à la radio, la fille sur le siège passage, les pieds dans le vents au dessus du rétro.

La seule phrase qu’elle pu entendre lors du reste de la nuit fut prononçait lors d’un murmure.

Il semblait se parler à lui même toujours aussi perdu dans son sourire, disant qu’il devait probablement être le plus bête des idiots…

.THEY WERE THERE.





Une simple question d'argent… C'est ainsi que tout a commencé.

J'avais dix-huit ans à peine et venais de décrocher le Bac, précieux sésame ouvrant les portes des études supérieures. Des rêves plein la tête et des étoiles plein les yeux, j'ai simplement voulu croire que la vie serait plus tendre avec moi. Fille cadette de la petite famille bourgeoise française de base, vivant au dessus de ses moyens, vouant un culte au crédit à la consommation. Je fus une adolescente ordinaire, peut-être un peu rebelle, passant ses nuits à lire et à chiller en cachette.
Rien ne me prédestinait donc à basculer, si ce n'est cette angoisse de l'huissier venant débarrasser la jolie maison de l'essentiel de son contenu.
Passons donc les affres de mes relations amoureuses désastreuses, et les amis qui n'en sont pas, je ne suis pas ici pour vous raconter ce chapitre-ci. Non, vous; vous voulez connaitre les détails de la naissance du monstre le plus joli de l'histoire du crime : du sang, du sexe, de la sueur et des liasses de billets par centaines.
La réalité est pourtant d'une banalité affligeante : Zillah ou l'histoire de la petite fille qui avait peur de manquer d'argent. C'est ainsi que l'idée m'est venue, évidente et pourtant improbable. Je me rappelle de ce mec rencontré lors d'un voyage il y a quelques mois, qui à l'issue d'une bagarre, m'avait proposé de travailler avec lui pour "réclamer ce que l'on doit à son patron" ou quelque chose comme ça.
Armée de maigres économies et d'une valise pleine à craquer je me dirigeais vers la ville de l'anonymat et du " Cash in hand" pour un rendez-vous particulier. Je devais effectuer devant mes futurs employeurs une sorte de journée d'essai, si l'issue se révélait favorable, nous parlerions honoraires,fréquences des missions, et tout ce qui suit…
Rendez-vous dans un vieil immeuble, où dans la pénombre un homme me tend un sac, et me demande de le suivre jusqu'au dernier étage. J'enfile le tablier qui se trouve à l'intérieur. L'homme me regarde d'un drôle d'air, et j'aperçois d'autres personnes assises au fond de la pièce où nous nous trouvons. Ce soir là, et pour la seule et unique fois, je ressentis la peur; celle de finir au fond d'une cave, ou en morceaux dans la Tamise.

L'homme qui m'avait donné le sac désigna une table :
"Maintenant gamine, c'est à toi. Une seule contrainte : ils doivent tous entrer dans les sacs là-bas. Bonne chance".
Il souriait, l'air franchement amusé, ce que je pouvais aisément comprendre à ce moment de l'aventure, cependant, la confiance vint assez vite. On me demanda si j'avais des exigences particulières; je demandais une seconde table, deux bâches, un crochet au plafond, des seaux, un gorille pour me servir de porteur et de quoi jouer la musique de mon Ipod assez fort. Ces messieurs voulaient voir de la boucherie, j'allais leur offrir de l'art. Je n'ai jamais su si ces hommes avaient vraiment commis quelconques fautes, ou s'ils avaient été choisis au hasard, j'eus également beaucoup de mal à comprendre pourquoi on allait me payer à découper ces mecs en présence des commanditaires, ni pourquoi ils me les amenaient sur un plateau. S'en était presque trop beau pour être vrai, pendant quelques secondes, je songeais a mon inconscience, à l'impossibilité de rebrousser chemin.
Il était bien trop tard, rebrousser chemin aurait été du suicide.

J'allais à la rencontre de la première table, observa le jeune homme attaché et conscient en chaussant mes gants. J'ouvris mon sac et en sortis une seringue, injecta une dose de paralysant à l'heureux élu pour être le premier sur la liste. J'avais déjà une certaine expérience en la matière : oubliant régulièrement d'aller à la fac, je m'étais dégoté un job dans un abattoir. Bien entendu, ma carrure m'empêchant de porter des poids trop lourds, je fut employée pour la saignée, les découpes et éviscérations. Ce fut loin d'être aussi violent que ce que vous pouvez imaginer… J'aimais vraiment ce job : déstressant, salaire plus que correct et source d'enseignements.
Ici, je me sentais grisée, j'allais faire le même type de boulot, certes à des êtres humains mais pour une somme extravagante. Était-ce si horrible que ça de m'offrir les moyens de vivre mes rêves? Je ne me sentais pas folle, ni même sous le coup d'une horrible pulsion; n'ayant simplement rien à perdre, j'étais venue ici pour gagner.
On accrocha pour moi le premier homme au crochet, ainsi situé au dessus d'une table bâchée, le travail serait plus facile.
La musique retentit dans la pièce, le sang jaillit de la carotide de notre première victime, laissant quelques taches sur la bâche avant de s'écouler dans un seau. Pendant qu'il se vidait de son sang, j'endormis les autres, exécutant la même opération. Trois fois. L'excitation était palpable dans l'air, l'espèce de gorille du début louchait en ma direction, une terrible expression sur le visage lorsqu'il accrochait un nouveau corps.
J'entendis des exclamations s'élever du fond de la salle. Le public semblait apprécier, tant mieux, moi en tout cas, je m'amusais bien. La scie et le scalpel semblaient les fasciner, le tas de sacs à mes pieds grandissant, quant à lui, imposait un silence quasi religieux.
J'étais une artiste et ma première se révélait être un succès, le rouge me montait aux joues, malgré l'incertitude au sujet de la suite des événements.

Une fois le travail terminé, celui qui semblait être le boss vint à ma rencontre, me remerciant pour mon "incroyable prestation" me laissant lorgner les liasses de billets à l'intérieur du sac qu'il me destinait. C'est ainsi que notre incroyable collaboration commença. Je crois pouvoir dire que cet homme fit de moi une personne accomplie, et, fait surprenant, bien dans sa tête. Cet homme s'appelait Z… C'est par respect et admiration que je devins Zillah.
Pour la première fois de ma vie, on allait me faire totalement confiance, on me chargeait de responsabilités, j'allais diriger une petite équipe, et toucherait un salaire absolument scandaleux pour un volume horaire relativement très réduit. Si j'avais apprécié mon job dans le petit abattoir de ma ville de province, j'adorais celui de tueur à gages, enfin c'est le terme qui s'approche surement le plus du poste que j'ai eu l'occasion d'occuper lors de cette période.
Je n'ai jamais ressenti le moindre regret, ou sentiment de culpabilité, pourtant, contrairement aux idées reçues, je n'ai jamais eu d'orgasme en tranchant une gorge. N'en déplaise à beaucoup de mes congénères, je n'ai pas ressenti le besoin de conserver de trophée : pas la moindre goutte de sang, aucune mèche de cheveux, ni même un oeil ou une langue. je dois avouer que les viscères dans du formol n'ont jamais fait partis de mes objets de décoration favoris. Je ne suis pas une malade sadique, et mes seules obsessions sont la propreté et l'abondance de livres dans ma bibliothèque. De plus, les trophées finissent toujours par se muer en preuves à charge lors du procès…Autant ne pas offrir ma tête sur un plateau.

Mes patrons furent relativement nombreux, même si la priorité concernait toujours les contrats venant de chez Z.
Il n'aura existé qu'un seul témoin de mes agissements, une seule trace des crimes que j'ai pu commettre. Combien de personne ont pu passer entre mes lames? Qui étaient ces personnes? Mon équipe elle même ne saurait vous le dire, de toute façon, à l'heure actuelle, je n'ai aucune idée d'où ils peuvent se trouver. L'un portait des corps emballés, l'un nettoyait, l'autre conduisait; l'argent liquide et le pur malt faisaient le reste, sans questions, sans soupçons. J'aurais pu tuer leurs propres mères sans qu'ils s'en aperçoivent.
Lui seul savait, lui seul sait, lui seul saura : Ils sont tous passés entre mes mains expertes, ont connu le poison, le tranchant du scalpel. Je n'ai jamais rien connu de leurs vies. Je ne saurai vous dire s'ils étaient mariés, fidèles, dérangés, dangereux, innocents, coupables, victimes ou quoi que ce soit d'autre. Ils étaient là, chaque semaines. Je ne me souviens pas de tous les visages mais tiens à commémorer leurs noms, au moins leur en donner un car ils étaient là. Un peu par respect pour eux, beaucoup pour ce que j'ai su accomplir.
Ne cherchez pas à comprendre ces degrés de la psychologie humaine qui n'existent pas, ne venez pas faire une légende de ce qui n'est qu'HISTOIRE.
Il fut le seul à regarder mon visage de face, sans masque, sans capuche, sans maquillage, lui qui ne connu que la poussière de la ville, les trombes d'eau, les gaz d'échappements et les anonymes constamment pressés. Je prie pour le savoir toujours debout aujourd'hui.
Pourtant, ils étaient là, ils ont toujours été ici, il suffisait de savoir lire… Nonchalamment écrits à la craie, ils y figuraient tous, que cela soit un sobriquet, ou le prénom choisis lors de leur baptême. Ils étaient là, étalés sur un mur, aux yeux de tous, aux yeux de personne.

Un mur de plus tagué par de jeunes vandales? Des enfants s'amusant en allant prendre le bus?
Rien de plus que l'indignation de personnes âgées en colère par pur devoir. La pluie et le pollution firent le reste. Personne ne songea à venir nettoyer, comme personne ne prêta attention aux noms venants s'ajouter de temps à autres. De toute façon qui s'en soucierait?
Si vous lisez ceci, c'est surement que le mien y a été rajouté, comme l'exprimait clairement le testament de quatre phrases rédigé le jour ou je fus engagée.
"Les noms sont là.
Ils y étaient, depuis le début, et je voudrais que mon nom figure sur ce mur lorsque je viendrais à disparaitre. Je me contrefiche de mes biens, faites-en ce que bon vous semble; alors Zillah ne sera plus. Jamais."

Rien de plus.
J'ai caché tout un tas de choses, pourtant, je n'ai jamais menti à ce sujet :
"Ils étaient là" et ils y resteront…Jusqu'à ce que le béton nous sépare.



E.





"On ne s'excusera jamais d'avoir été trop con"


Comment réinventer le porno ?

A l’instant même où j’écris ces mots, des gens y réfléchissent, à coup de féministes filmant des corps en collants, où le nombril manque à l’appel et où les gouffres se devinent. Avant eux, ou bien en même temps, nous nous sommes nous même posé la question. Des grosses, des nains, des nains dans des grosses baisées par des animaux. Tout a était fait, vu, vécu, éprouvé. Et on ne peut pas dire que le milieu connaisse une quelconque crise. Nous nous retrouvons devant une situation simple, où la seule initiative serait de déboiter les oreillons des enfants ou transgresser le genre jusqu’à l’inimaginable.

On Peut pas, alors on fera autre chose.

Beyond Anal se pose dans cette optique, sans aucune logique pour autant. Allez plus loin que ce que l’on peut faire nous même. Conscient que notre action a une frontière, nous avons voulu mettre dans le processus de notre travail l’intervention de l’élément le plus important de la création artistique : le spectateur.
Vous voici dans notre monde. Celui que nous partageons, que nous allons essayer dans un sens de vous faire vivre avec nous. Et pour cela vous aurez votre travail à faire. Votre propre tache non-rémunérée d’un dimanche soir avant de rejoindre le lit conjugal. A défaut de sexe dit « hardcore » consistant à épuiser votre femme pour ne pas la laisser songer aux meubles à remplacer dans le salon, plongez-vous dans un mutisme qui aurait plut à Pascal. Renfermez vous, bloquez les écoutilles et laissez les mots et les images vagabonder au gré de leurs humeurs dans votre tête. Il est probable, et souhaitable !, que vous puissiez ensuite partir sur vos propres idées, véhiculant les briques que nous auront laisser trainer dans le coin, permettant la construction de votre propre cabane.

Do The Third on your Own

Beyond Anal se compose de trois entités. La photographie, assurée par l’œil en devenir d’un pseudo photographe-amateur-chomeur retraité précoce. L’écris, soigné par la dame à la feuille de boucher. Deux optiques très différentes. L’un prônant l’amour de l’animal le plus étrange qui soit, celui qui sait parler et qui a deux pouces, et l’autre affichant l’importance de le coincer dans une cage. Votre rôle sera de voir au delà. De prendre les deux, de les associer, les dissocier, en bruler un et vomir l’autre, chiant le votre.
Nous vous proposons ceci : regardez ce que nous faisons, y réfléchir et pondre votre propre idée de la chose. Véhiculer là au bureau ou pendant les repas de famille et démonter l’ « établi » qui ne convient de toute façon à personne. Si la voix d’un peuple n’est plus entendu –que ce soit les lycéens qui ferait mieux de bucher, les vieux qui feraient mieux de crever où les jeunes actifs qui feraient mieux de la fermer, il est temps pour vous de penser tout haut ce que vous n’auriez jamais penser tout bas en tirant des Fucks à qui de droit. Faites vous plaisir, sinon quoi d’autre ?

Il n’y a pas grand chose à en retirer. Nous vous l’avouons dès le début. Ceci est un excercice de style de deux fainéants espérant que vous ferez le travail à leur place. Nous aimerions que tout le monde réfléchisse. Que les paroles des gens soient ponctuée de raison et non de coagulant. Nous voulons simplement vous rappeler que dans tous les sujets, et surtout les plus futil, il existe une facette permettant la votre. A vous de la trouver, et surtout, de l’assumer.

En attendant, que ça vous plaise. Et sinon ben tant pis.